Tommy, petit lapin auquel les jeunes spectateurs s’identifient immédiatement, est excité par son anniversaire qui approche. Il est très impatient de le fêter. Les jeunes enfants accordent beaucoup d’importance à ce rituel festif que l’on prend plaisir à revivre chaque année car ils ressentent l’effervescence qui grandit autour d’eux. En effet, ce sont d’abord les adultes qui font comprendre aux enfants que c’est une date qui mérite d’être fêtée. C’est un jour pour lequel l’enfant ressent de l’excitation car il est au centre de l’attention, ce qui nourrit son besoin fort d’être aimé et bien entouré. C’est donc un moment privilégié pour développer une bonne estime de soi.
Fêter l’anniversaire à l’école maternelle joue aussi un rôle social important. Cela marque l’appartenance de l’enfant à un groupe du même âge. Ses copains l’accueillent comme faisant partie des leurs. Pour l’historien Jean Claude Schmitt, « Connaître sa date de naissance fait partie de la définition même de l’individu, et l’anniversaire est devenu un marqueur social, et le signe de sa popularité. C’est aussi la première socialisation du petit enfant. » (1)
Mais fêter sa date de naissance va au-delà de cette célébration. C’est aussi pour un tout-petit une belle occasion d’appréhender le temps qui passe. Des études du Docteur Woolley (2) ont révélé que le fait d’avoir un an de plus chaque année est une véritable expérience de vie à l’âge de Tommy. Entre 3 et 6 ans, on ne comprend pas qu’on vieillit progressivement au cours de l’année. L’enfant considère la fête d’anniversaire comme un événement qui entraîne sa croissance, d’un coup !
Effectivement, on lui explique qu’il va avoir 5 ans tel jour précis parce qu’on a prévu sa fête d’anniversaire ce jour-là. Alors, quand il souffle ses bougies, il a soudainement 5 ans. Dans le cercle familial comme à l’école, fêter l’anniversaire est donc une belle occasion d’appréhender le temps qui passe avec les jeunes enfants qui n’assimilent véritablement cette notion que vers 7 ou 8 ans. Cela les aide à se situer dans le temps et à en construire progressivement leur propre représentation.
Tommy le jeune lapin est fier d’avoir un an de plus et de souffler ses 5 bougies, entouré de ses parents et de ses amis. Il comprend qu’il a grandi. Il sent qu’il est plus grand que sa petite sœur et qu’il se rapproche des adultes, modèles si importants et sécurisants.
(1) L’invention de l’anniversaire de Jean-Claude Schmitt, Editions Arkhê.
(2) Jacqueline D. Woolley, professeure et présidente du département de psychologie, Université du Texas à Austin