La relation entre les villes et la nature

par l'Association Philosoph'art

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Lorsque Tom raconte au Prince l’histoire de sa ville, nous nous rendons compte qu’une confrontation a eu lieu entre l’expansion physique de la ville et la forêt autour, qui freine cette expansion. Si nous observons la manière dont nos villes se sont développées, nous remarquons que la relation avec la nature qui nous entoure a toujoursété complexe. La nature « sauvage » préexiste à la vie humaine et elle a souvent été vue comme un espace hostile qui devrait être dompté. Les villes ont donc été construites de façon à séparer l’Homme de cet espace hostile. Ainsi, au Moyen-âge, l’espace urbain est bien délimité, laissant peu de place aux espaces verts. Les petits jardins et les arbres isolés contrastent alors avec la nature sauvage et rurale.

Au XIXème siècle, la réflexion sur la place de la nature en ville s’accompagne de questions hygiénistes. L’urbanisme haussmannien notamment adapte la végétation aux besoins d’aération et de salubrité : boulevards-promenades, squares de proximité, bois aménagés, jardins de loisir donnent l’image d’une nature accessible et d’une ville plus belle. Le XXe siècle est marqué par une modernisation par laquelle la nature reçoit une place simplement résiduelle en ville. La nature est dénaturée et adaptée aux exigences des déplacements automobiles. La ville devient un espace d’échange de biens, de services, de connaissances, d’idées, de goûts, etc., mais aussi lieu de pollution et de tensions sociales. C’est ainsi qu’à la fin du XXème siècle une ère écologique s’instaure et la nature devient élément essentiel pour le bien-être des citoyens. De plus, nous devenons conscients des enjeux qui représentent la préservation des espaces verts et nous nous préoccupons de la protection de notre biodiversité.

Mais pourquoi l’Homme, a-t-il toujours ressenti le besoin de mettre une barrière entre lui et la nature ? Pourquoi essayons-nous d’intégrer des éléments naturels à nos vies, mais toujours de façon domestiquée ? Une existence harmonieuse entre les villes et la nature autour est-elle possible, étant donné l’expansion progressive de nos villes depuis des siècles ? Existe-il une façon d’aménager l’espace urbain prenant en considération les enjeux de la dégradation de notre planète ? Ou la simple existence des villes est-elle nécessairement incompatible avec la préservation de notre biodiversité ? Devrions-nous réfléchir à d’autres façons d’organiser l’espace physique de notre vie en société ?

Association Philosoph’Art
(extrait du dossier philosophique sur Le Voyage du Prince)


Le Voyage du Prince, au cinéma le 4 décembre 2019

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