Des hauteurs du Mexique aux plaines d’Europe centrale, En attendant la neige dévoile cinq films d’animation courts et singuliers, de cinq réalisateurs aux univers graphiques et narratifs riches et variés. Un ensemble de petites flammes pour se réchauffer le regard et l’âme à l’approche de l’hiver. Le court métrage, témoin de la richesse visuelle et narrative du cinéma d’animation, initie d’une façon légère et ludique les spectateurs, petits et grands, à la diversité de nouvelles formes cinématographiques.
Comme les premiers flocons d’un futur grand champ de neige, ces « petits films » permettent souvent à de jeunes auteurs de passer du court au long métrage. Lieu d’expérimentation, ces « courts » sont aussi des cartes de visite auprès des partenaires pour construire des projets plus longs. De grands auteurs ont suivi ce parcours : le succès des premiers courts métrages de Jean François Laguionie (Le Tableau, Le Voyage du prince…) ou de Michel Ocelot (Kirikou, Dilili à Paris…) a clairement contribué au développement de leurs longs-métrages, ouvrant des voies nouvelles, originales et éloignées des produits commerciaux.
Mais les courts ne sont pas seulement des exercices. Ce sont des films à part entière. Raconter des histoires courtes est un choix qui doit être totalement assumé, quelle que soit la forme que l’on veut donner à son histoire. Ce format offre une souplesse et une liberté d’expression très appréciées des cinéastes d’animation. Nombre d’entre eux s’y consacrent exclusivement.
Des sociétés de production accompagnent ces choix, comme Folimage qui permet à des professionnels de l’animation d’exprimer leur univers personnel. C’est ainsi que Chaïtane Conversat, par ailleurs animatrice pour de nombreuses séries télévisées et longs métrages, a pu créer Le Refuge de l’écureuil. Elle travaille actuellement comme animatrice sur le tournage du long métrage en stop motion d’Alain Ughetto Interdit aux chiens et aux italiens. Folimage, par sa résidence d’artistes créée il y a près de 30 ans, offre aussi la possibilité à des réalisateurs étrangers comme dernièrement la russe Nina Bisiarina (Un lynx dans la ville) ou le mexicain Robin Morales (Le Tigre sans rayures) de réaliser leur court métrage en France.
Cette diversité, cette inventivité des auteurs s’affichent sur grand écran dans de nombreux festivals comme à Clermont Ferrand ou à Annecy, qui rassemblent chaque année plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. L’Agence du court métrage encourage depuis longtemps les exploitants à diffuser des courts en avant-séance. Et depuis quelques années, des distributeurs soutenus par le CNC souhaitent promouvoir ce genre cinématographique particulier, valoriser des auteurs méconnus en proposant des programmes. Ces florilèges de films courts séduisent de plus en plus de familles car ils sont adaptés aux très jeunes spectateurs, un public réceptif à la succession d’histoires courtes et simples, stimulé par les changements d’univers au cours d’une même séance. Ce que par essence ne permet pas le format du long métrage.
Folimage distribution, puis Gebeka Films, qui furent parmi les pionniers de cette dynamique, ont été rejoints par d’autres distributeurs séduits par l’engouement croissant des spectateurs. Deux fois plus nombreux à sortir en salles qu’il y a cinq ans, ces programmes connaissent un succès toujours plus grand en France où ils génèrent près de 3 millions d’entrées par an